A la recherche d’un nouveau truc sympa à me mettre sous la dent, j’ai enfin trouvé mon bonheur avec ce Anguilles Démoniaques.
Notre héros, Masaru, est un gros balèze, pas méchant pour deux sous, qui s’est endetté à mort du fait de son addiction aux jeux. Les usuriers japonais étant ce qu’ils sont, il lui fallait trouver une solution. Aussi est-il entré au service d’un petit entrepreneur local (comprenez un tatoué à lunettes de soleil) qui a accepté d’éponger sa dette contre quelques menus travaux : recouvrement de dettes, prostitutions, transport de marchandises en tous genres… Le physique de Masaru étant suffisamment explicite pour décourager toute résistance, il se révèle très efficace au travail et notre héros s’attire ainsi les bonnes grâces de son patron. Il se voit confier une mission de confiance, assurer la livraison de caisses mystérieuses chez un éleveur d’anguilles dans le quartier de Kuromu. Mais dans ce quartier glauque, où œuvrent des personnages particulièrement flippants, Masaru va découvrir la peur – a fortiori que les caisses qu’ils transportent dégagent une aura inquiétante.
J’ai vraiment dévoré ce premier tome. L’ambiance est sombre au possible, servie par le trait noir de Ochiai Yusuke (qui avait déjà commis l’Ile Infernale et Moon Shadow (même si ce dernier n’est pas terrible, mais là je parle du dessin ^^), pour dire clairement les choses, çà fout les jetons. Les personnages principaux sont un peu caricaturaux : le big boss qu’il faut pas faire chier, le beau gosse sournois qui gère les filles, Masaru est un personnage qu’on a vu cent fois dans le manga, le colosse pacifique qui progressivement va prendre conscience de ses atouts et les exploiter. Mais pourtant la mayonnaise prend bien et c’est efficace. Les auteurs font progressivement monter la tension et parviennent à établir un suspense qui conduit à ce sentiment de frustration en tournant la dernière page : merde, c’est déjà fini.
Je vous invite à vous ruer sur ce titre qui, en plus, est très court : 3 tomes. Je me concentre pour ma part désormais sur ces séries courtes dans lesquelles l’intrigue n’est pas diluée et donc gage relatif d’efficacité.