Wilderness Vol.1

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Dans un hôtel miteux du désert du Mexique, les destinées de trois Japonais vont se croiser lors d’une fusillade. Takashi Seruma est traqué par la mafia, après s’être fait embrigader dans le braquage de la banque WN à Los Angeles qui a mal tourné. Toshio Horita, ex-flic aujourd’hui au fond du gouffre, a été engagé pour retrouver une fugueuse, Ena Tairagi, 19 ans, poursuivie par des policiers plutôt louches. Un drôle de micmac, dont les pièces du puzzle s’assemblent au fur et à mesure, sous une pluie de bastos. Il laisse entrevoir une sombre affaire de blanchiment d’argent, dans laquelle nos trois héros payent les pots cassés. Pour eux, un seul but désormais : survivre et protéger ce qu’il leur reste encore…

Ce manga aux allures de road movie 100 % gros calibres s’impose grâce à un script et des dialogues percutants rappelant les meilleurs films d’action américains. Inspiré par Robert Rodriguez (Desperado) et Quentin Tarantino (Kill Bill), l’auteur de Geobreeders (Doki-Doki) livre ici une œuvre plus sérieuse et diaboliquement efficace. La maîtrise des dynamiques d’Akihiro Itô et sa connaissance des armes à feu subliment les monstrueuses scènes d’action, évoquant, comme dans ses autres titres, le cinéma de Hong Kong. Ici, son talent pour mettre en scène des gunfights endiablés est utilisé à bon escient, afin de servir l’histoire et non l’inverse. Le récit éclaté à la Pulp Fiction fonctionne à merveille, grâce à des personnages travaillés et une ambiance prenante. La reconstitution de la trame scénaristique n’est pas trop retorse, même s’il faut suivre un minimum pour tout comprendre à la première lecture. Le mangaka a un don pour construire des situations vouées à dégénérer. Il prend un malin plaisir à faire monter la tension avant de tout faire exploser. Un vrai bonheur !
Wilderness nous a d’autant plus surpris que nous ne nous attendions pas à quelque chose de cette trempe de la part de l’auteur. Son deuxième titre, Belle Starr, publié en 1997 dans les pages de Manga Player n’avait vraiment pas fait l’unanimité. Geobreeders, malgré ses qualités, reste trop dans l’esprit « otaku des flingues » à la Ken’ichi Sonoda (Gunsmith Cats). La justesse et la maturité dans le ton de Wilderness sont vraisemblablement dues au magazine dans laquelle la série est prépubliée : Sunday GX. Ce mensuel s’adresse à un public plutôt adulte avec des titres comme Black Lagoon ou, dans un autre registre, les œuvres d’Inio Asano (Quartier de Lumière, Un monde formidable). On espère que la suite sera à la hauteur de ce premier tome.

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  • Date de sortie2007-10-16 00:00:00
  • Prix6.95 €
  • Nombre de pages192
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A propos de l'auteur

Manu-Bahu-Leyser