Re: Zero – Starting Life in Another World

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Disponible sur la plateforme Crunchyroll, la série Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu est l’adaptation d’un light novel publié au Japon depuis 2012 par Media Factory. Après l’excellent Steins;Gate, le studio White Fox va-t-il encore faire parler son savoir-faire ? Il y avait l’ombre d’un doute.

rezero

Le succès, important, de Re:Zero repose sur un triptyque finalement assez simple : une forme dérivée de l’uchronie (un procédé détaillé dans notre magazine AnimeLand n°208), un univers virtuel à la mode, et une maîtrise remarquable du tzuzuku (l’équivalent du cliffangher pour les Japonais). De la première à la dernière minute, Re:Zero ne se fend d’aucune originalité. Mais cette affirmation, loin de se vouloir péjorative, prouve combien il est possible de revisiter avec talent et fraîcheur, la plus usitée des ambiances.

Une journée sans fin

Ici, nous suivons le destin d’un jeune garçon, Subaru, propulsé en un claquement de doigts de notre époque moderne à un monde virtuel fantastique. Une idée de production loin de susciter une excitation folle, surtout depuis que les SAO et autres LOG Horizon aient éclaté. Si l’on s’arrête là, en jetant un œil au design sans envergure des personnages et aux qualités techniques douteuses de l’animation, il est facile de penser que Re:Zero a tout d’une recette réchauffée, agrémentée d’un zeste de fan service. Alors, vous aussi, vous tomberez dans le piège, car la vérité est ailleurs

La production d’anime, dans son ensemble, a l’habitude de faire briller son premier épisode pour épater la galerie et s’assurer que la suite sera visionnée. C’est souvent tout beau, bien fluide, surtout si la série est du genre action, et les 25 minutes se concluent avec une scène animée par un grand talent (cf: Blood Blockade Battlefront, avec l’artiste Yutaka Nakamura). Ce schéma, bien connu, prend déjà une belle tartine dans la face avec Re:Zero. Tout simplement parce que l’intérêt de la série réside dans sa narration, c’est-à-dire comment, avec ingéniosité, une production peut-elle vous distraire sans paillettes. Pour cela, il faut parler du mécanisme de Re:Zero.

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©Tappei Nagatsuki, PUBLISHED BY KADOKAWA CORPORATION/Re:ZERO PARTNERS

Tout réside dans le mécanisme, malin et subtil, des possibilités de la vie virtuelle. Subaru étant un gamer, sa mort coïncide avec le recommencement d’une partie. Plus à l’aise dans le dialogue que pour se battre, il va devoir résoudre plusieurs énigmes pour éviter la mort de personnages-clés, mais aussi la sienne. Pourtant, le royaume dans lequel il atterrit n’apparaît pas comme un terrain hostile ou particulièrement dangereux. Mais voilà, il s’agit ici encore d’un joli contre-pied de la production. Quoi de mieux, pour faire grimper la pression que de nous endormir avec un cadre faussement paisible ?

Devant protéger Emi, une demi-elfe candidate au trône, Subaru comprendra vite la difficulté de sa mission : en qualité de cible prestigieuse, Emi fait l’objet de nombreuses convoitises ; qu’il s’agisse d’une voleuse ou d’une délicieuse succube, le danger peut venir de nulle part. À Subaru de trouver l’origine du mal, en modifiant le cours des chose pour parvenir à la bonne fin. La mort résonnant comme un game over, il doit reprendre depuis le début avec en mémoire toutes les données de sa précédente “partie”. Problème, les autres personnages sont, eux, bel et bien “rebootés”, effaçant Subaru de leur esprit. Notre héros va devoir faire parler son talent d’orateur pour influencer, avec un bon dosage, les agissements de chacun et sauver les bonnes personnes. Excitant puisque nous connaissons la fin, ou presque, de chaque épisode, mais pas la méthode. La tension est palpable, et l’on peut délivrer une mention spéciale pour la première quête, vraiment jouissive à regarder, la gestion du tzuzuku (cliffangher de fin d’épisode) n’ayant rien à envier à un Erased, pour ne citer qu’un récent modèle. Un signe qui ne trompe pas.

Au bon endroit au bon moment

Aux trois ingrédients cités plus haut s’insère le talent d’un homme : Masaharu Watanabe. Un réalisateur qui doit partager les louanges avec Masahiro Yokotani, responsable du script. En revanche, ce qui est intéressant à noter est que Masaharu Watanabe est aussi un animateur de talent connu sous le nom de Gorou SesshaTerror in Resonance, plusieurs films de Naruto, Michiko e Hatchin…Le CV est très solide. Ce n’est donc pas une surprise si Re:Zero semble littéralement se transformer lors des scènes d’action. Pour être plus précis, l’épisode 3 (le 4e dans la chronologie puisque nous avons des épisodes 1A et 1B) est à ce titre tout bonnement exceptionnel. S’occupant du storyboard, Watanabe s’amuse à faire vivre la caméra comme jamais, dansant au rythme des attaques chorégraphiées avec maestria. Un impact d’autant plus fort que, souvenez-vous, nous disions que l’anime était plutôt fade jusqu’à maintenant. Être performant dans les moments-clés, et cela englobe les très bonnes OST, est le leitmotiv de White Fox. Le piège était tendu, et nous sommes tombés dedans.

emi

73% Surprenant !

Re:Zero ne figurera certainement pas au Pantheon des plus grands anime. Pourtant, avec ses idées de réalisation et un trame bien ficelée, la série sort largement de la masse, devançant des productions peut-être plus séduisantes sur la forme, mais tellement prévisibles. Une nouvelle réussite pour le studio Whitefox, surtout à une periode où quantité ne rime pas avec qualité.

  • Réalisation 85 %
  • Scénario 80 %
  • Originalité 80 %
  • Design 50 %
  • Musique 70 %
  • Animation 70 %
  • Note public (survolez et cliquez pour voter !) (90 votes) 84 %
  • RéalisationMasaharu Watanabe
  • Chara-DesignKyuta Sakai
  • StudioWhiteFox
  • MusiqueKenichiro Suehiro
  • GenreFantasy, action
  • Date de sortie03/04/2016
  • DiffusionCrunchyroll
  • Durée25 x 25 minutes
  • LangueJaponais
  • Sous-titresFrançais
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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.