Revivez la conférence de presse de Katsuhiro Ôtomo au Louvre

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En apéritif de sa venue au prochain Festival d’Angoulême, Katsuhiro Ôtomo a répondu aux questions de la presse au Musée du Louvre, ce lundi 25 janvier. Se gardant bien de dévoiler les surprises qu’attendent les festivaliers, le père d‘Akira a livré quelques propos intéressants.

otomo assis

(c) Sébastien Froissart

Très discret dans les médias, Katsuhiro Ôtomo a donc choisi de prendre la parole le temps d’une bonne heure. Disons-le rapidement, Ôtomo n’a pu révéler une quelconque exclusivité très précise. Aux questions portant sur ses projets, actuels ou futurs, et aux insinuations sur un éventuel reboot, ou suite, d’Akira, Katsuhiro Ôtomo a botté en touche : “C’est vrai qu’il y a un certain projet mais la personne devant travailler là-dessus n’étant pas présente, je ne sais pas si je peux vraiment en parler. Ne me posez plus cette question (rires) ! I’m sorry! ” Ce sera la même chose sur sa façon d’avoir imaginé la moto de Kaneda. Par contre, concernant un portage sur grand écran d’Akira par Warner, on sait désormais que ce ne sera pas pour demain : “J’ai fait un manga, un film d’animation (…) je n’aurai pas la volonté de réellement participer à ce film Pour être honnête, je n’ai reçu encore aucun scénario de Warner”.

En revanche, ce que nous savons avec certitude, c’est que son manga prenant place à l’ère Edo est en cours et que 2 projets de films (animation et un en prises de vues réelles, avec des soucis de budgétisations) sont toujours d’actualité. Le planning d’Ôtomo se veut donc assez riche (“j’ai un peu de mal à avancer”), tout juste faut-il lui laisser le temps de s’organiser. Du temps, c’est qu’il en a manqué pour rendre l’affiche du festival : “Pour l’élaborer, je me suis servi de ma curiosité pour l’art chinois, en y mêlant l’art traditionnel japonais. J’ai également opté pour une faible présence des couleurs. Je trouve le résultat surprenant… Je ne savais vraiment pas comment me lancer, ça m’a pris énormément de temps. J’espère ne pas avoir créer de désagréments (rires) !” Autre annonce, moins surprenante, Le Louvre envisage bien une collaboration avec l’artiste. Exposition ? Création originale ? Nous n’en savons pas plus pour l’instant.

Dans une vaste foire aux questions, le mangaka a livré sa volonté de retravailler sur des formats courts. “Les techniques actuelles, qu’il s’agisse de prises de vues réelles ou d’outils informatiques, permettent d’exprimer toutes sortes d’idées. Et je trouve qu’il y a encore des idées à exploiter. Le format court me plait toujours.” Si Akira a influencé un nombre incalculable d’artistes dans le monde, Ôtomo n’a jamais eu à s’immiscer dans l’univers des autres pour créer : “Je suis toujours resté concentré sur mon travail (…) Je ne veux pas paraître irrespectueux, mais les autres ne m’intéressent pas“, a-t-il lancé sans une once d’irrévérence.

Pêle-mêle, Ôtomo a parlé, non sans humour, de son affection pour le vin et le fromage français, s’est amusé à rappeler ses difficultés à suivre le rythme des nouveaux jeux vidéo et espère que les manga Akira se vendent autant que les tomes de Naruto ou One Piece. il a aussi avoué ne jamais avoir eu un quelconque regret sur sa façon de traiter Akira, tant pour la version papier qu’anime. “L’importante restriction, c’était de respecter le format de 2h. Comme j’ai dû finir le film avant le manga, ce dernier m’a permis d’insérer tout ce que je n’ai pu mettre dans le film”. Autre observation intéressante, le changement de rapport entre tantô (ou rédacteur en chef de publication) et mangakaAujourd’hui, les responsables interviennent souvent. La tendance à la collaboration s’est vraiment accentuée. A mon époque, c’était beaucoup plus souple“. Questionné à plusieurs reprises sur l’absence de femmes dans la sélection d’Angoulême, Ôtomo ne s’est pas épanché sur la question, estimant “que ce n’est pas le sexe qui fait la qualité d’une oeuvre“.

D’une question à l’autre, Katsuhiro Ôtomo est resté simple, répondant parfois avec une dose de mystère à toutes nos interrogations. Votre serviteur avait d’ailleurs lancé les hostilités en lui demandant pourquoi, après avoir longtemps estimé que ses œuvres parleraient pour lui, il avait jugé que l’instant de livrer les secrets de son travail était venu : “C’est un honneur de voir un festival comme celui d’Angoulême me récompenser. Le public français m’a toujours soutenu. Je parle peu en public, mais je fais un effort pour Angoulême et ce public. Il est donc juste que je revienne pour exposer et parler de mon travail, même si je ne suis absolument pas sûr de réussir. Soyez gentil avec moi !“.

Soyez rassuré, M. Ôtomo, nous n’oserons vous offenser.

Source : AnimeLand, depuis l’auditorium du Musée du Louvre, le 25/01/2016

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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.